L'oeuvre de Louis-Félix Chabaud
Les trois bas-reliefs remarquables cédés à la commune en 2020 par Madame Malus et Monsieur Proton, nouveaux propriétaires de la Bastide des Michelons – ancienne maison du sculpteur venellois Louis Félix Chabaud – devaient être sauvés au regard de leur grande valeur historique et artistique. Leur générosité a permis à la commune de les acquérir, scellant ainsi la 1ère étape du futur fonds Chabaud.
La Ville avait aussitôt engagé une démarche visant à les préserver et les valoriser, en partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles et le service Patrimoine du Conseil départemental.
Cette initiative a porté ses fruits avec l’inscription au titre des monuments historiques qui entérine les aspects de rareté, d’exemplarité, d’authenticité et d’intégrité des bas-reliefs de l’artiste Chabaud.
Ce classement permet d’une part un financement conséquent de l’Etat pour la dépose, la protection exigée de ce patrimoine. Elle contribue également au rayonnement de Venelles qui pourra imaginer à l’avenir prêter ces œuvres pour une exposition. Ces œuvres locales seront aussi référencées dans les supports de communication du ministère de la Culture.
La dépose a représenté un travail minutieux et risqué compte-tenu de la disposition et de la fragilité des bas-reliefs. Ils ont été confiés aux ateliers Bouvier, spécialisés dans la rénovation de patrimoine, qui a eu la délicate mission de leur donner une seconde vie.
Les interventions de restauration ont été soigneusement choisies au regard des enjeux techniques, artistiques et financiers.
Les grands domaines
(propriété privée)
Ancienne ferme transformée en Bastide vers 1720, ce magnifique lieu abrite une chapelle décorée en trompe l’œil peint par Monticelli, des fontaines, d’importantes statues en pierre de Calissanne (œuvre de Rambot) mais surtout des jardins à la française classés à l’inventaire des Monuments Historiques. L’alignement des platanes à l’entrée du Domaine est classé site remarquable par le Grand Site Sainte-Victoire.
« Le jardin est sophistiqué mais sans plus, nous explique Caroline Bernard, guide-conférencier à l’Office de Tourisme d’Aix. On a un beau labyrinthe de buis à l’entrée : jardin de propreté qui faut succession à une ère à battre le blé qui n’existe plus. Et, puis derrière ce jardin de propreté, un bois dit bois mystérieux dont les allées en pâte d’oie sont terminées par une statuaire mythologique : dieux et déesses de la mythologie qui gardent les issues de ce petit bois et nous incitent à la prudence puisque, conformément à l’idée italienne et philosophique du jardin, si on outrepasse les limites de ce bois, c’est à nos risques et périls… de grands dangers nous attendent à l’extérieur».
Le raffinement et la beauté des lieux vous enchanteront !
(propriété privée)
Le domaine de Saint-Hippolyte est un des plus anciens domaines de la commune. Situé à l’intersection des sources de la Touloubre et d’une voie romaine d’Aix à Marseille, il a connu plusieurs âges d’occupation : d’abord villa romaine puis prieuré rural de l’abbaye de Saint-Victor, c’est une bastide depuis le XIVe siècle.
Le domaine est composé aujourd’hui du « château », remanié au XVIIe et au XVIIIe siècle. A côté, on trouve une maison datant du XVIe en cour à l’arrière et devant, une petite chapelle plus récente, reconstruite en 1909 à la suite du grand tremblement de terre.de l’épicentre était à Lambesc.
Autour du château, on croise le bassin, surmonté de sa balustrade du XVIIe, le pigeonnier circulaire, décoré de tuiles vernies et polychromes. A sa droite, une fontaine ancienne, qui proviendrait du château de Puyricard et plus au centre une fontaine de pierre, entourée de grands cyprès se font la part belle. Au bout de l’allée de platanes qui débouche sur le château, un petit calvaire se dessine avec à son pied, des ruines.
(propriété privée)
Outre les grands domaines et les mas de plaine, la plaine abrite quelques petites bastides. Ces demeures rurales ont été au XVIIIedes résidences à la campagne pour des notables aixois.
Moins ostentatoires que les « domaines », elles expriment cependant un certain statut social. Petits hôtels particuliers à la campagne, ils sont souvent liés à une activité agricole, donc à une ferme et à ses dépendances.
(propriété privée)
Le domaine de Fontcuberte s’inscrit en discrétion à l’ombre de grands arbres. C’est un espace riche de séquences et textures alternant espaces ouverts et fermés, lisières et points de vue remarquables sur la plaine de la Durance et le Luberon.
Fontcuberte devient une seigneurie en 1545. Il est composé :
- du « château » de Fontcuberte,
- d’une bastide du XVIIe siècle, construite à l’emplacement d’un pavillon de chasse,
- d’un bassin d’eau au nord,
- d »une chapelle et le «pigeonnier aux mille trous ».
(© photo André Thomas 1997)
L'eau, tout une histoire...
Des ouvrages historiques
En Provence, les plus anciens ouvrages remontent à la période romaine, les Romains en effet ont cherché à utiliser les ressources existantes, pour s’installer : la source d’Aquae Sextiae à l’origine d’Aix-en-Provence, la source de la Touloubre au domaine Saint-Hippolyte à Venelles ou encore la chaîne de la Trévaresse, dont la configuration géologique faite de marnes et de calcaires argileux a permis de construire et d’alimenter des galeries drainantes comme celle du Château de la Brillanne ou celle qui aboutit au Grand Puits au carrefour du Claou à Venelles.
Ce furent avec les puits particuliers creusés dans les calcaires la seule ressource en eau de Venelles (les Logis), ressource tributaire de précipitations naturelles et de l’entretien des dits ouvrages de captage.
La Touloubre…
La source de la Touloubre est située dans le domaine Saint-Hippolyte et en constitue la ressource en eau. La galerie qui la capte pourrait avoir été creusée à l’époque romaine puis réutilisée ensuite. La Touloubre traverse les communes d’Aix-en-Provence, Eguilles, Saint-Cannat, Pelissanne, Salon-de-Provence, Cornillon-Confoux avant de se jeter dans l’étang de Berre.
Deux types de ressource en eau caractérisent Venelles et sa partie Est, Les Logis.
– Le Vallon du Claou
Sur la route de Couteron (CD 13 A), près du croisement avec la rue du Claou, existe le « Grand Puits », ouvrage profond de 18 mètres. Il reçoit, en fait, l’eau d’une source ou plutôt d’une nappe captée par une galerie de 200 mètres de long environ creusée vers le nord-ouest au-dessous des calcaires oligocènes constituant les « Plaines » de la chaîne de la Trévaresse.
La date de création du « Grand Puits » ne peut être donnée avec précision mais elle est, à n’en pas douter, fort ancienne. Le Grand Puits existerait depuis l’époque romaine et certainement depuis le milieu du XVe siècle.
– Le piton de Venelles-le-Haut
La fontaine en haut du Vallon du Claou date de 1952. Le piton représente un reste isolé des calcaires de la Trévaresse, coupé de sa base par l’érosion. La ressource en eau provient de deux puits : l’un situé vraisemblablement dans le presbytère de l’église à proximité du château, l’autre, le « vieux puits », en bordure de la rue du même nom. Tous deux sont alimentés par l’eau de pluie à travers le chapeau calcaire.
L’essor économique et social de Venelles se concrétise à partir de 1864 sous l’autorité du maire Félix Chabaud. Entre 1864 et 1868, de nombreux aménagements sont effectués mais cette distribution ne donne pas satisfaction aux Venellois : il apparait à l’usage que la répartition ne se fait pas toujours dans de bonnes conditions entre Venelles-le-Haut et Les Logis, laissant parfois les habitants des Logis dans le besoin, alors que l’eau continue à s’écouler à la fontaine du Claou ! Non loin du centre-ville, on peut encore voir la fontaine des Logis construite en 1868.
En 1876, il est même envisagé de supprimer les fontaines et de construire deux réservoirs pour recueillir les eaux et ainsi mieux les utiliser en pourvoyant aux besoins des habitants. Mais rien n’est réalisé et la situation n’a pas évolué.
En 1893, le Conseil municipal adopte un projet de distribution, prévoyant d’installer à proximité du Grand Puits une « machine élévatoire » avec moteur à pétrole, destinée à refouler les eaux vers un bassin de 150 m3 bâti près de l’église du village. Ce projet n’aboutit pas et un nouveau projet décide de substituer en 1894, un « moteur à vent » au moteur à pétrole.
Le 18 janvier 1900, le moulin subit beaucoup de dégâts du fait de la violence d’un orage ; il est alors réparé, déplacé et réinstallé sur le bâtiment même de la machine élévatoire.
Malgré des aménagements effectués sur le moulin pour palier la sécheresse et les caprices du débit de la source, en 1926, un nouveau projet de distribution d’eau potable est présenté aux Venellois. Celui-ci consiste à assurer l’alimentation en eau à partir du canal du Verdon qui traverse le territoire de la commune et bouleverse les conditions d’alimentation en eau.
Pour le village et le hameau des Logis, il est prévu de prendre l’eau dans le canal au bord de la route nationale n°96, près de la coopérative vinicole, et de l’élever à l’aide d’une pompe à moteur électrique dans le réservoir du village. L’alimentation du hameau des Logissons se fera gravitairement à partir d’une prise installée sur le canal près du lavoir public de l’Héritier.
En 1955, un nouveau réservoir circulaire (château d’eau) est construit contre le clocher de l’église de Venelles-le-Haut pour compléter le fonctionnement du réseau d’eau potable. Mais avec le temps, les constructions se multiplient, les besoins en eau augmentent, les interventions sur le réseau (extensions, réparations, relevés de compteurs) deviennent plus nombreuses et le service du seul garde-champêtre appelé aussi fontainier s’est considérablement alourdi et ne correspond plus aux conditions techniques exigées.
En 1970, la Société du Canal de Provence édifie un ensemble d’ouvrages qui remplace le vieux canal du Verdon et qui assure la desserte en eau brute de la région dans les meilleures conditions.
Venelles se dote alors d’un matériel moderne de traitement des eaux et s’équipe progressivement d’un réseau de distribution qui apporte aux Venellois l’eau potable sous pression à partir d’un réservoir de 1500 m3 construit en 1969 aux Plaines et situé à côté de la nouvelle station de traitement.
En 2001, l’exploitation est confiée à une régie municipale (REVE) avec l’appui technique de la Société des Eaux de Marseille et de ses filiales.
Aujourd’hui, le réseau d’eau potable alimente près de 3 600 villas et logements. La consommation est de 75m3 par habitant, soit 200 litres par jour et par personne.